La rando de ce 17 octobre 2025 (Brains, circuit du Marais) a son importance dans notre historique car c’est le deuxième parcours emprunté lors de la relance du groupe des 10 km en octobre 2018 (le premier à Couëron). Le temps est clément et notre groupe d’une cinquantaine de personnes marchera à sec tout l’après-midi dans un beau décor aux couleurs de l’automne. Le car nous dépose à la limite sud de Brains et nous atteindrons vite le Moulin du Breuil au sud-ouest puis, via le hameau du Grand Pesle, le Port Hamoneau. C’est là un joli site et nous longeons ensuite la rive de l’Acheneau puis, sans trop s’éloigner de la rivière, nous marchons dans ce paysage typique de marais avec ses vastes perspectives. En quittant le Port Hamoneau, on pénètre dans le marais du Cheval. C’est au village de la Proutière que l’on quitte le marais pour le bocage, mais pas pour longtemps puisqu’on le retrouve au hameau de la Barbotinière. Une longue montée en pente douce nous amène à l’extrémité nord du marais, au village du Barré établi sur un tertre. En marchant au sud (villages traversés : le Bignon, le Marais, la Gautronnière) on passe par le marais de la Guerche et le quartier du même nom pour revenir au point de départ. C’est un circuit gratifiant dans la campagne, un mélange harmonieux de marais et de bocage, de prairies (inondables) et, sur les parties hautes, de bosquets, de vignes et de cultures maraîchères.
Brains
La commune fait partie de la Bretagne historique et dans le pays historique du Pays nantais. Brains vient du gaulois bren (colline, butte), brenn en breton, ses habitants sont des Brennois(es) ou Brainnois(es). La commune présente un mélange harmonieux de bocage et de marais où alternent bosquets, vignes et roseaux. L’histoire de Brains est bien documentée. L’occupation du lieu est très ancienne. La population dans sa majorité se rallie en 1793 à la cause vendéenne. La ville subit de nombreux massacres et pillages lors des guerres de Vendée. Jules Verne y fit de nombreux séjours chez son oncle à La Guerche, et chez des amis au Plessis.
L’Acheneau
L’Acheneau, prolongement du Tenu, est un affluent de la Loire (30 km, profondeur de 2 à 4,50 m selon la période de l’année) qui est alimenté par le lac de Grand-Lieu. Originalité : ce cours d’eau a une pente si faible que son cours peut être inversé lorsque des marées assez hautes influencent le niveau de la rivière. La gestion précise du niveau des eaux fait inverser le sens du courant selon les besoins : tantôt l’Acheneau sert d’exutoire au lac, tantôt elle l’alimente à partir de la Loire, en irriguant les marais. Il a joué longtemps un rôle économique important avec le Port Hamoneau.
Les marais de l’Acheneau
Ils forment une zone humide de plus de 1000 ha, située sur dix communes. Ils ont été surtout aménagés au 18e s. en un système complexe de fossés d’écoulement et de douves. Dans les zones les plus basses, des digues ont permis de réaliser des polders, zones drainées situées en-dessous du lit de la rivière. La zone humide est classée zone naturelle d’intérêt écologique, faunistique et floristique. C’est un paysage de prairies inondables parcourues par des canaux et qui prolonge, autour de l’Acheneau, les paysages du pourtour du lac de Grand-Lieu. C’est aussi le domaine des grands échassiers, héron cendré, héron garde-bœuf, aigrette, spatule blanche et cigogne.
Le Port-Hamoneau
Le Port-Hamoneau était une étape commerciale sur l’ancienne « route du sel » qui assurait l’acheminement de marchandises entre l’océan et Nantes. Durant l’âge d’or de la batellerie (1850 à 1880 env.) plus de 500 chalands y passaient par an, amenant vers Nantes à partir des ports du bassin de Grand Lieu des cargaisons de fourrage et de barriques de vin. Ils revenaient chargés d’engrais et de matériaux divers. La concurrence du rail a fait décliner cette activité mais le Port-Hamoneau va connaître un essor considérable entre 1880 et 1935 avec l’acheminement des produits locaux et surtout des sables de grès rouge (carrières des villages proches : la Robrie, le Pesle) vers les fonderies de Trignac (jusqu’à 3000 tonnes par an, pour l’acier nécessaire à la construction navale). Le site offre un beau panorama sur le marais. Aujourd’hui, l’activité principale est la pêche.
Photos : Béatrice, Gilles
Béatrice – Nadine – Thierry
Gilles, rédacteur, ex-animateur












