Le groupe 10 km à Oudon et vallée du Hâvre

Le temps de pluie prévu pour cet après-midi du vendredi 3 octobre 2025 n’avait pas découragé les marcheurs du groupe des 10 km pour cette deuxième randonnée de l’année (55 participants).

De petites pluies fines ont en effet ponctué et rafraîchi notre parcours et rendu les chemins humides, parfois un peu délicats dans les descentes. C’est un parcours de 9,5 km environ entre le point où le car nous dépose à l’ouest de Oudon et où il nous attendra de l’autre côté du Hâvre.

On apprécie de commencer par un sentier grimpant dans la forêt. L’itinéraire décrit ensuite une vaste courbe et nous conduit à l’Impasse du Point de Vue au bout duquel se trouve la chapelle de Saint-Méen à 60 m d’altitude (commune du Cellier) ; cependant, du beau point de vue, nous en avons été privés par le ciel de cet après-midi d’une opacité grise et sous une petite ondée. Une descente un peu sportive dans la forêt nous permettra de gagner la rive de Loire et de rejoindre ainsi le GR 3 qui chemine en surplomb du fleuve et de la voie ferrée ; plusieurs passages de trains, sonores mais rapides, ne troubleront pas cet agréable chemin qui nous amène à la confluence de la Loire et du Hâvre dont nous remonterons le cours par sa rive droite.

La pause rituelle a lieu au km 5, au bord de la rivière, précisément là où se laissent admirer les deux majestueux cyprès chauves, arbres remarquables. Nous passerons sur l’autre rive par une pittoresque passerelle en bois située au pied d’un promontoire où se trouvent les vestiges du château médiéval de Vieille Cour. La joyeuse troupe longera alors la rive gauche pour revenir en direction du bourg. C’est, malgré le temps pluvieux, un parcours bucolique sur les deux rives, pour près de 6 km. Cette randonnée, concoctée par des animateurs inspirés, nous laissera un excellent souvenir.

Le Hâvre se jette dans la Loire après un parcours de 31 km depuis sa source à Pannecé et s’appelle d’abord le Donneau jusqu’à Couffé. La vallée du Hâvre est très encaissée comme celle de la Loire à cet endroit. Les deux vallées sont inscrites au réseau européen Natura 2000 en raison de leur grande richesse en biodiversité et de leur fragilité écologique.

Le bourg est situé au point de confluence Loire / Hâvre. L’occupation humaine ancienne du site est attestée par des vestiges archéologiques découverts récemment et datés d’environ 2000 ans avant notre ère. Oudon tiendrait son nom de la rivière qui la traverse, le Hâvre, dont l’ancien nom en latin est “Ould“ décliné en “Uldonium“ ou encore “Odonium“. La grande voie romaine Orléans – Tours – Nantes – Brest franchissait le Hâvre non loin du franchissement actuel de l’autoroute A11.

Par sa position et son château, Oudon était une importante place défensive des limites (les Marches) de Bretagne, contrôlait le trafic fluvial et verrouillait le passage vers Nantes. Cela lui a valu d’être plusieurs fois assiégé aux 12e et 13e s. Le château de Oudon, avec sa tour octogonale bien connue, un donjon (hauteur 32 m), a été édifié fin 14e et début 15e s., une résidence seigneuriale (famille des Malestroit). Quelques dates : 1794, devient bien national ; 1820, le Conseil Général de Loire-Inférieure rachète le château ; 1866 et 1875, classé monument historique ; 1881, l’État acquéreur ; 1989, restauration en vue du 600ème anniversaire.

Ces deux superbes arbres de 35 m de haut ont été rapportés de Louisiane il y a 175 ans et l’endroit a été défriché par des bénévoles de Natur’Oudon. Cela a permis de dégager leurs pneumatophores, curieuses racines aériennes émergeant de la terre humide et permettant à l’arbre de mieux respirer dans les zones marécageuses et de lui assurer un meilleur ancrage. Ils peuvent atteindre jusqu’à 50 m, leur bois est imputrescible et leur longévité peut aller jusqu’à 500 ans. Ce sont les rares conifères à avoir des feuilles caduques mais ils perdent les rameaux qui les portent, d’où leur nom peu flatteur.

Le symposium international de sculpture monumentale (une biennale – avec un thème imposé) se tient sur le port depuis 1996. On peut y voir les artistes au travail et des ateliers sont dédiés à l’art du modelage et de la sculpture.

Le GR3 suit le cours de la Loire de sa source (Mont Gerbier-de-Jonc, Ardèche) jusqu’à son estuaire (La Baule) sur 1200 km. Il permet de suivre au plus près l’un des derniers fleuves sauvages d’Europe. C’est le premier GR « officiel ». Son premier tronçon fut en effet inauguré en 1947. D’autres tronçons seront mis en place en 1963 ; le dernier est établi en 1976. Le GR en son entier est inauguré en 1977. Le sentier permet de relier des villes historiques importantes comme Orléans, Tours, Angers ou Guérande, et des espaces naturels encore préservés et uniques comme les bras de la Loire et les marais salants.

Photos : Béatrice, Gilles

Béatrice – Nadine – Thierry
Gilles, rédacteur, ex-animateur