Sautron – Bongarant, 22 novembre 2024
Le départ se fait près du terrain multisports de Sautron (effectif du jour : 46) et emprunte d’abord la rue de la Forêt (sans doute en référence à la forêt si réputée de Sautron dans les temps anciens, en particulier pour la chasse). Il fait beau et nous aurons même du soleil (tel que commandé par Béatrice !). Le parcours est une boucle, en fait une double boucle d’un peu plus de 9 km, à des altitudes n’excédant pas 70 m et on longera le Cens sur près de 3 km.
Nous aurons peu de voies goudronnées et c’est souvent dans la forêt que nous marcherons, sur des tapis de feuilles mortes mais aussi sur des sentiers jonchés tout du long de branchages et jalonnés de grands arbres abattus, arrachés par la toute récente tempête. Le paysage est fait au début de prairies et de fermes où les vaches paraissent peu dérangées par le brouhaha animé de nos discussions…
Peu après le km 2, nous atteindrons la Chapelle de Bongarant, l’édifice le plus emblématique de la commune, qui fera l’objet d’une visite, courte mais bien intéressante, une découverte pour nombre d’entre nous. Ce nom de Bongarant permet d’ailleurs de désigner l’itinéraire de base que nous suivons. Le Cens, petite rivière, s’écoule tranquillement parmi les rives boisées, selon un tracé sinueux et ponctué de charmants petits ponts.
Ce sera ensuite la découverte du bucolique étang de la Bretonnière (un nom célèbre parmi nous !), dans son écrin de verdure animé par les reflets dorés d’un soleil de fin d’après-midi. Nous le longerons avant de joindre le grand séquoia qui mérite lui aussi un petit arrêt en forme d’exercice d’admiration. Puis, il y aura la photo de groupe, et une brève mais rude grimpette en forêt que nous a réservée notre guide du jour. Et voilà encore une randonnée plutôt gratifiante.
Sautron
Sautron n’est cité, par les historiens, qu’en 1025, au sujet de sa forêt. Au 11è s., le comte de Nantes Budic donna le domaine de Bois-Garand à un monastère de femmes afin d’y construire un prieuré pour disposer d’un service religieux convenable lors de ses parties de chasse à courre. Cela permettra aussi de reconstruire l’église qui deviendra église Saint-Léonard de Nantes (détruite pendant les invasions normandes des 9è et 10è s.). Autour du prieuré naîtra un village.
La localité est attestée sous la forme Sul Traon au 10è s., sous sa forme latinisée Salteronam et Salterona début 12è s., puis Sautron fin 13è s. Sautron vient du latin saltus (terre non cultivée, en particulier lieu boisé).
Le Cens
Le Cens est une rivière qui se jette dans l’Erdre à Nantes, donc un sous-affluent de la Loire. Il prend sa source sur la commune de Vigneux-de-Bretagne, à l’altitude 77 m (longueur de 22.4 km). Ce nom est issu de la racine Alis, couramment retrouvée dans les noms de rivières en France, devenu Aussance ; on la retrouve sous les formes Aulxence, Auzance au 17è s. Mais le sens originel est perdu. La rivière pénètre dans Nantes dans le quartier dit du Pont du Cens à proximité du parc de la Gaudinière.
La Chapelle Notre-Dame de Bongarant
La chapelle est située au hameau de Bon Garand, à 2,5 km au nord-ouest du bourg de Sautron. Elle est édifiée en granit au 15è s., au début du règne du duc de Bretagne François II. La tradition rapporte que le duc fit un jour une violente chute de son cheval effrayé par un sanglier alors qu’il chassait en forêt de Sautron. Désarçonné et grièvement blessé, il aurait formé le vœu d’édifier une chapelle à la Vierge si celle-ci venait à le tirer de ce mauvais pas. La fondation suivit son rétablissement. Une restauration importante a été réalisée en 1860. Bien que modeste et simple, l’édifice est inscrit en 1969 au titre des Monuments historiques.
Dans l’intérieur, deux larges ouvertures à droite et à gauche, en forme d’arc brisé, qui donnent accès dans deux chapelles latérales. La voûte aux poutrelles apparentes, comme il en existe de nombreuses en Bretagne (voûte en bardeaux), prend l’aspect d’une carène de navire renversée.
Parmi les nombreux pèlerins venus à Bongarant, on peut citer Anne de Bretagne, fille de François II.
L’étang de la Bretonnière
Créé en 1985/86, cet étang s’étend sur plus de 4000 m2 et est alimenté par un trop-plein en hautes eaux par la rivière du Cens, promenade, pêche (gardon, carpe, perche, tanche…). Des travaux en 2018 ont permis de le réaménager et de conforter les berges (érosion, rongeurs, ragondins), d’établir des pontons, de le débarrasser des sédiments accumulés. Parmi les arbres remarquables, on peut y admirer un séquoia géant.
Photos, Gilles, Béatrice
Béatrice – Henri – Gilles
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