De Château-Thébaud (Pont-Caffino) à Aigrefeuille
le long de la Maine
Ce 27 septembre 2024, c’est la rentrée pour les randonneurs, trois jours après une mémorable journée des adhésions où nous avions dû afficher « complet » après 70 inscriptions à ce groupe des 10 km.
Comme prévu par la météo, il y aura des averses, surtout en première partie ; en fait, beaucoup choisiront de passer la cape ou le poncho dès la sortie du car sous la pluie. Trente-trois marcheurs et marcheuses s’élanceront pour un parcours varié le long de la Maine.
C’est à Château-Thébaud, sur le site de la base de loisirs de Pont-Caffino, que nous empruntons le sentier qui nous mènera jusqu’à Aigrefeuille. Nous y retrouverons le car au terme d’une marche de 11 km environ.
Le sentier ne manque pas d’attraits en ce tout début d’automne où domine encore le vert des arbres et arbustes. Un décor bucolique donc, qu’on apprécie malgré les averses et, déjà, plusieurs passages boueux qui jalonnent le chemin. Il y en a peu du fait des fréquentes mais brèves montées (parfois à plus de 40 m d’altitude) et descentes de cet itinéraire qui empêchent l’eau de stagner.
A un certain moment, alors que nous nous rapprochons encore une fois de la rivière, un hameau semble abriter une joyeuse fête. C’est de là que surgit soudain, en courant, un personnage à large barbe rousse vêtu comme un Gaulois (certains ont parlé de Viking) qui tente de rattraper son chien, lequel s’était sans doute dit : « Voilà un groupe bien sympa, je préfère le suivre ». Le chien a finalement été récupéré après cette course folle le long de notre groupe et, constat remarquable, sans que le verre plein du maître n’aura perdu la moindre goutte. Bel exploit !
La pause de mi-parcours a permis à Béatrice de faire les présentations et de souhaiter la bienvenue aux quelques nouveaux venus dans le groupe.
En se rapprochant d’Aigrefeuille, le sentier n’est plus du tout un « chemin de princesse » car il devient de plus en plus pentu et surtout accidenté, jusqu’à imposer parfois de crapahuter parmi les blocs. On pouvait se croire en montagne. Une fin de parcours sportive qui nous verra ensuite franchir la Maine sur l’étroite passerelle du moulin Reuzard d’où l’on pourra contempler la rivière, plutôt agitée, ce qui n’est pas si fréquent.
La conclusion est simple à faire. Cette première rando, plutôt éprouvante sur la fin, a permis à chacun de tester sa propre forme en début de saison et, au groupe, de confirmer sa joyeuse cohésion. Aussi à chacun de se dire, il faudra refaire cela à la belle saison.
Château-Thébaud
Le nom fait référence à la famille Thébaud de Kerbernard qui y possédait le fief au Moyen-Âge. Au 13è s., l’endroit est mentionné sous le nom de Castrum Theobaldi lors de la fondation d’une abbaye. Le bourg surplombe la Maine d’environ 50 m, et donc la base de loisirs de Pont-Caffino. La commune compte 3000 habitants, les Castelthébaldais. On est au cœur du vignoble du muscadet « Sèvre-et-Maine » : l’appelation Château-Thébaud est l’un des dix crus communaux nouvellement reconnus (élevage sur lie de 24 ou 36 mois).
Le Belvédère / Porte-Vue. Dans le cadre du Voyage à Nantes, le Belvédère est établi à 40 m au-dessus de la Maine et de Pont-Caffino : avancée de métal longue de 20 m et terminée par une paroi vitrée. Inauguré en 2020, dû à l’architecte Emmanuel Ritz, lauréat d’un concours d’idées lancé en 2016.
La Maine
La Maine (68 km de long) prend sa source en Vendée, sur la commune des Herbiers, et les quatre derniers km sont navigables, depuis Château-Thébaud jusqu’à l’embouchure sur la Sèvre. La Maine coule dans les départements de Vendée et de Loire- Atlantique. C’est un important affluent de la Sèvre nantaise, de rive gauche. La rivière présente des fluctuations saisonnières de débit très marquées (hautes eaux en hiver). Sur la rive, des moulins hydrauliques témoignent des activités meunières qui régnaient sur la rivière dès les 16è et 17è siècles.
Pont Caffino
Le site de la base de loisirs est une ancienne carrière de schiste ; à cheval sur les communes de Maisdon-sur-Sèvre et de Château-Thébaud, il est cerné de falaises rappelant un canyon. Ce nom trouve son origine dans caffine (carrière) et ce site a eu plusieurs vocations : barrage, moulin à farine, minoterie, carrière dont la roche était exploitée notamment pour la fabrication de pavés pour les rues de Nantes. On y pratique de nombreuses activités : escalade, tir à l’arc, canoë, kayak, pêche, jeux pour enfants…
Aigrefeuille-sur-Maine
Le village est nommé Acrifolio en 1156, puis Acrifolium, Agrefolum, Agrefoille ou encore Egrefein. L’origine en est le latin aquifolium, le houx ou l’alisier. Aigrefeuille avait ce sens c’est-à-dire qu’il s’agissait d’un endroit où il y a du houx. A la Révolution, cette paroisse fut touchée par les guerres de Vendée et, en février 1794, des maisons du bourg et la chapelle Saint-Sauveur sont incendiées par les colonnes infernales, faisant de nombreuses victimes civiles. En 1934, Aigrefeuille devient chef-lieu de canton et Aigrefeuille-sur-Maine.
Le moulin du Reuzard et sa passerelle
Autrefois, la Maine était franchie grâce à des madriers fixés sur le rocher. Le moulin du Reuzard (17è s.) atteste de l’intense activité meunière qui régnait alors sur la rivière. Ce nom vient du mot celtique « ruez » signifiant « malheur, misère » et rappelant sans doute que le passage à gué pouvait être dangereux même s’il était fréquemment utilisé. S’ils ont d’abord servi à moudre les céréales, ces moulins hydrauliques de la Maine ont aussi été utilisés pour travailler les peaux et le papier. La passerelle, établie en 1911, fut rénovée en 1977, puis démontée en 1997 et remplacée par l’actuelle passerelle métallique ; elle permet aux randonneurs d’accéder d’une rive à l’autre, entre Aigrefeuille et Saint-Hilaire-de-Clisson.
Photos : Béatrice et Gilles
Béatrice – Henri – Gilles